La situation de trois artistes iraniens, les frères Mehdi Rajabian, Hossein Rajabian et leurs collègue Mehdi Emadi

August 20, 2019

A l’attention de Madame Françoise Nyssen

Ministre de la Culture

Paris, le 31 Mai 2017

2055-17

Madame la Ministre de la Culture,

Je me permets d’attirer votre attention sur l’extrême urgence de la situation de trois artistes iraniens, les frères Mehdi Rajabian, Hossein Rajabian et leurs collègue Mehdi Emadi qui sont des prisonniers d’opinions dans la sinistre prison d’Evin de Téhéran, en Iran.

Les frères Rajabian et leur ami, Youssef Emadi étaient les directeurs et fondateurs de la plateforme « Barg Music » désormais interdite par le régime. Barg Music était un label indépendant de distribution de musique en ligne d’artistes underground iraniens.

Ils ont été condamnés, il y a un an, lors d’un procès expéditif, à trois ans de prisons pour « insultes au Sacré, propagandes contre le système » et pour avoir produit les disques de plusieurs chanteuses solistes iraniennes. En effet, le régime islamique interdit formellement aux femmes de chanter et de se produire seules sur scène !

Depuis plusieurs semaines, les frères Rajabian sont en grève de la faim, sans aucun soin, pour protester contre leurs conditions d’emprisonnement. Ces conditions ont provoqué une infection pulmonaire chez Hossein Rajabian et une forte poussée de la sclérose en plaques chez Mehdi Rajabian qui risque de perdre l’usage de ses jambes.

Récemment, les frères Rajabian ont écrit : « Nous appelons tous les artistes du monde à condamner les abus de pouvoirs dont nous souffrons. Ne nous oubliez pas, en ces temps étouffants […] Il n’y a pas de souffrance plus grande que d’être oublié de tous. »

Madame la Ministre, au nom des valeurs de la République, des droits de l’homme et de la France haut lieu des Arts et de la Culture, le Conseil National Iranien pour les Elections Libres vous prie de bien vouloir prendre position en faveur des frères Rajabian et de Mehdi Emadi. La remise exceptionnelle et rapide d’une distinction de l’ordre des Arts et des Lettres permettrait certainement une conséquente amélioration des conditions de détention de ces trois prisonniers d’opinion.

En vous remerciant d’avance de votre soutien, je sollicite de votre haute bienveillance, l’octroi d’une audience pour vous exposer plus amplement les conditions de vie et de travail des artistes iraniennes et iraniens.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Ministre de la Culture, l’expression de ma haute considération.

Nazila Golestan